
Les contes autochtones pour enfants
Florence Fontaine
Les Premières Nations et les Inuits sont des peuples riches d’histoires, des histoires relatant ce qu’ils ont vécus, racontant leurs modes de vies, et parlant de la création du monde. Pour l’autrice Inuite Louise Flaherty, son peuple est le gardien de nombreuses histoires que tous les enfants devraient connaître. Chez les peuples autochtones, les histoires se transmettent oralement. Généralement, ceux sont les grands-parents qui les racontent à leurs petits-enfants. Malheureusement aujourd’hui, tous les enfants n’ont pas accès à un aîné, ou une aînée, pour leurs raconter les histoires de leurs peuples. D’où, peut-être, l’importance de les mettre par écrit pour que tous puissent y avoir accès et qu’elles ne se perdent pas.
Les mots volés de Melanie Florence
Avec des illustrations pleines de tendresse et de tristesse, un texte simple mais avec un fort impact émotionnel, l’autrice Melanie Florence, d’origine écossaise et crie, nous parle des pensionnats et des conséquences que cela a eu sur les autochtones, notamment la perte de leurs langues. Dans Les mots volés, l’autrice fait également référence aux efforts des peuples autochtones pour réapprendre leurs langues. L’histoire commence avec un grand-père allant chercher sa petite-fille à l’école, sur le chemin du retour, celle-ci lui demande de lui parler en langue crie. Malheureusement, son grand-père en est incapable. Il lui explique qu’enfant il est allé aux pensionnats, et que là-bas, on lui a volé ses mots en langue crie.
Melanie Florence, Les mots volés, éditions Scholastic, 2017 (Traduction d’Isabelle Allard ; Illustrations de Gabrielle Grimard)
Quand on était seuls de David Alexander Robertson
Dans son livre, Quand on était seuls, l’auteur Cri David A. Robertson parle d’une période traumatisante de l’histoires des peuples autochtones, les pensionnats, avec douceur et sincérité. Le livre est un beau témoignage du courage dont doivent faire preuve les autochtones pour se réapproprier leur identité. C’est l’histoire d’une petite fille qui aide sa grand-mère à jardiner. Pendant qu’elles jardinent, la petite-fille se rend compte que sa grand-mère fait plein de choses différemment d’elle, sa façon de s’habiller, ses cheveux, la langue crie qu’elle parle… Elle lui pose donc plein de questions. Sa grand-mère lui explique que quand elle avait son âge, elle est allée au pensionnat, et toutes ces choses, ceux sont les choses qu’on lui a prise là-bas. Aujourd’hui, elle les fait car elle est fière de toutes ces choses qui montrent sa fierté d’être autochtone.
David Alexander Robertson, Quand on était seuls, éditions Plaines, 2018 (Traduction de Diane Lavoie ; Illustrations de Julie Flett)
Shi-shi-etko de Nicola I. Campbell
Avec des illustrations aux couleurs vives remplies de douceur et un texte imprégné de poésie, l’autrice Nicola Campbell, d’origine Salish de l’Intérieur et Métis, parle de la relation qu’entretiennent les peuples autochtones avec la terre sur laquelle ils vivent. Shi-shi-etko, qui signifie « qui aime jouer dans l’eau », parle du départ d’une fillette autochtone pour les pensionnats. Avant de partir, la fillette remplit le sac à souvenir, que lui a offert sa grand-mère, avec des feuilles et des fleurs de différentes espèces afin de se souvenir de la terre sur laquelle elle a grandi. Elle confie son sac à grand-père Arbre en lui demandant de protéger ses souvenirs et sa famille.
Nicola I. Campbell, Shi-shi-etko, éditions Plaines, 2010 (Traduction de Diane Lavoie ; Illustrations de Kim LaFave)
Sous la lune de Corbeau de David Bouchard
David Bouchard est un auteur Métis, dans son livre Sous la lune de Corbeau, il nous parle d’une des nombreuses histoires de ce faiseur de tours, ou trickster, qui peuplent les légendes autochtones. Selon son désir du moment, il peut être un faiseur de tours, un créateur, un transformateur, un change-formes, ou un marieur. Dans Sous la lune de Corbeau, il est un marieur et, involontairement, un créateur. Corbeau essaie de réunir deux jeunes gens qui, d’après son ami Aigle, sont faits l’un pour l’autre. Chaque soir, la jeune femme, qui appartient au village des ramasseurs de palourdes, et le jeune homme, qui appartient au village voisin de pêcheurs, vont sur la plage sans jamais s’apercevoir. La lune n’existant pas encore, il fait trop sombre pour qu’ils se rencontrent. Corbeau décide alors de mettre un peu de lumière, et il créée ainsi grand-mère la Lune.
David Bouchard, Sous la lune de Corbeau, éditions Cow Cottage Publishing, 2012 (Illustrations d’Andy Everson)
Les Hurons-Wendats et la Grande Tortue de Michel Noël
Dans son livre, à l’écriture simple et aux illustrations attrayantes, Michel Noël, auteur d’origine algonquine, nous raconte le récit de la création du peuple huron-wendat. L’histoire commence avec deux frères, Tsoutayi et Öndawa, et une sœur, Önenha, qui courent raconter à leur grand-mère, Yatoyen, leur rencontre avec une tortue. Cette dernière voit dans cette rencontre un signe et décide de raconter à ses petits-enfants le récit de la création de leur peuple. Elle leur explique, en même temps, pourquoi la tortue est un symbole si important pour les autochtones.
Michel Noël, Les Hurons-Wendats et la grande tortue, éditions Dominique et Compagnie, 2016 (Illustrations de Joanne Ouellet)