
La BD autochtone
Florence Fontaine
La BD est un divertissement mais elle peut aussi être un outil pédagogique et de vulgarisation permettant d’aborder des sujets sensibles ou complexes. La BD permet de toucher un large public et de le sensibiliser à des questions d’actualité. Mentionnons à titre d’exemple la bande dessinée de l’artiste Chloloula, de son vrai nom Chloé Germain-Thérien, qui a mis en images les évènements de Wet’suwet’en afin d’expliquer les raisons des blocages ferroviaires par des membres des premières Nations, un peu partout au Canada. Une image vaut parfois plus que mille mots.
The 500 Years of Resistance (comic book) de Gord Hill
Dans The 500 Years of Resistance, l’auteur Gord Hill, qui appartient à la nation Kwakwaka’wakw en Colombie-Britannique, retrace cinq siècles de la colonisation de l’Amérique. À travers son entreprise de réécriture et de relecture de l’histoire, l’auteur veut montrer la résistance autochtone en Amérique qui n’a jamais cessé, depuis les débuts de la colonisation jusqu’à la publication de sa BD en 2010.
Gord Hill, The 500 Years of Resistance comic book, Arsenal Pulp Press, 2010 (en anglais)
La série Nation Big Spirit : d’hier à aujourd’hui, de David Alexander Robertson
Avec la BD 7 Generation, traduite et publiée en français en deux tomes sous le même titre, l’auteur Cree, David A. Robertson abordait les thèmes du suicide chez les jeunes, la colonisation, et les problèmes familiaux, conséquences directes des pensionnats. À travers la série de sept BD Nation Big Spirit : d’hier à aujourd’hui, il veut maintenant faire découvrir des personnages autochtones marquants méconnues de l’histoire du Canada.
David Alexander Robertson, 7 Génération T.1 : Pierres suivi de Cicatrices, Des Plaines, 2014 (traduit de l’anglais par Diane Lavoie)
Kagagi de Jay Odjick
Dans Kagagi, le bédéiste Jay Odjick, originaire de la communauté Kitigan Zibi Anishinabeg au Québec, reprend le modèle des super héros des BD américaines pour créer un super héros autochtone auquel les jeunes autochtones peuvent s’identifier. Pour créer son histoire, Odjick s’est inspiré d’une légende anishinabeg (sa communauté d’appartenance) sur le Windigo. Ainsi les lecteurs autochtones peuvent-ils non seulement s’identifier aux personnages, mais aussi à l’histoire qui est racontée.
Jay Odjick, Kagagi, éditions Hannenorak, 2018 (traduit de l’anglais par Catherine Ego)